Protéger la nature : Le lien qui unit les activistes autochtones aux territoires qu’ils défendant, souvent au péril de leur vie.

© Guillaume Deschanel - Amazonie - Bolivie - 2009
© Guillaume Deschanel - Amazonie - Bolivie - 2009

Quelles sont les principales menaces qui pèsent sur ces communautés ?

Le caractère ancestral et sacré attribué à une parcelle est ignoré de ceux qui y voient une opportunité de faire de l’argent. Les autochtones ont donc beaucoup d’ennemies : des sicaros ou des milices armées, des officiers de police qui les menacent ou les tuent. Les gouvernements, comme au Brésil, les qualifient d’envahisseurs voire de terroristes ! Mais ils souffrent aussi du stéréotype misérabiliste de l’autochtone que véhiculent les musées. Pourtant ils s’habillent comme vous et mois, possèdent des téléphones portables et communiquent même parfois avec WhatsApp ou Instagram. L’identité n’a rien à voir avec les vêtements ou les technologies que vous utilisez.

De l’extérieur, nous sommes concernés par la destruction de l’Amazonie pour des raisons égoïstes. Nous pensons aux arbres, à l’oxygène, au réchauffement climatique ou aux espèces qui restent à « découvrir », mais nous oublions les trente millions de personnes qui y vivent. Nous contribuons à distance à la ruine de cet écosystème à cause de notre mode de vie fondé sur la surconsommation. Nous sommes malades de cela : vouloir créer la richesse infinie avec des ressources qui ne le sont pas. Jusqu’en 2015 , j’avais le même regard sur eux que la plupart des gens. Une vision de musée. Et puis j’ai commencé à faire des recherches sur la colonisation qui s’effectue à travers l’image. Or si l’image est un outil puissant pour créer des stéréotypes, elle est aussi un moyen de les briser.

 

En quelques chiffres :

Chaque année, l’ONG Global Witness, qui lutte contre la corruption et les abus environnementaux, comptabilise dans le monde entier les activistes ayant perdu la vie alors qu’ils protégeant leurs communautés et leurs terres. 212 défenseurs de l’environnement ont été assassinés en 2019 dans le monde, soit plus de quatre par semaine, jamais un tel nombre n’avait été atteint depuis le premier rapport de l’ONG en 2012. 70% de ces assassinats ont été commis en Amérique latine, Colombie en tête avec 64 morts. 108 personnes ont été tuées dans leur lutte contre les industries minière, agroalimentaire et forestière. Soit la moitié des victimes.

Source : « Enemies of the state », rapport 2019 de Global Witness.

© Guillaume Deschanel - Amazonie - Fleuve du Rio Beni en Bolivie dans le Parc Madidi
© Guillaume Deschanel - Amazonie - Fleuve du Rio Beni en Bolivie dans le Parc Madidi
© Guillaume Deschanel - Amazonie - Faune dans le parc "Pampa Del Yacuma"
© Guillaume Deschanel - Amazonie - Faune dans le parc "Pampa Del Yacuma"

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