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Gravir une montagne, ça sert à quoi ?

Dans l'absolu, gravir une montagne ne sert à rien. Éventuellement à flatter l'égo de son auteur. À nourrir ces infinis bonheurs qui construisent la sérénité d'une âme. Ou à célébrer le dépassement de soi, la contemplation d'une beauté infinie, la réalisation d'objectifs personnels et/ou de rêves intimes. Parfois même à transmettre un message, un état d'esprit, voire à donner du sens à une vie. Ce n'est pas pour rien, me direz-vous. Certes. Vous avez raison. Et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle les Hommes continueront sans doute encore longtemps à gravir des montagnes.

Autonomie - Lecture terrain - Esprit montagne

J'ai pu apprendre les bases essentielles pour être à l'aise en montagne, avoir les bons réflexes et savoir prendre les bonnes décisions pendant de nombreuses années grâce à l'unique section Montagne du Lycée de Moutiers et ainsi rencontrer de nombreux acteurs de la montagne (guides, alpinistes de renommés, grimpeurs, pisteurs...). Rappeler que l'alpinisme est un milieu à risques peut sembler être une évidence, mais il est nécessaire de se former pour comprendre comment les limiter et ne pas se retrouver dans une situation problématique.

Jamais sans mon topo ?

Les descriptions techniques excessivement détaillées tendent à réduire considérablement la possibilité de la découverte et les satisfactions incomparables qu'elle procure. "Le topo ouvre l'espace et en même temps il le referme" (P Bourdeau).

Perçu comme un réducteur du potentiel de découverte (du monde et de soi) certains le voient au contraire comme un outil d'incitation à l'exploration. L'expérience de la montagne, sans surprise, serait donc dégradée, appauvrie. Le droit de se perdre, d'errer, de chercher au milieu des montagnes et de ses dangers est une recherche de sens fort. S'engager en montagne sans topo est une liberté essentielle.

Le topo parfait est donc qu'il doit être une invitation guidée tout en laissant une part d'inconnu et d'aléas, enjeu paradoxal principalement pour nos pratiques étant des activités de découvertes.

"La montagne n'échappe pas à l'évolution de la société et du tout sécuritaire conduisant à ce que l'on prenne moins de risques et que l'on veuille être certain des conditions d'un itinéraire avant de s'y lancer..." (M. Maynadier).