Bon anniversaire l'Xtrem !

Cette compétition si particulière pour l'ex-skicrosseur et base jumper aguerri, Enak Gavaggio, n'est autre que l'Xtrem de Verbier. La compétition de freeride suisse fêtera, le 28 mars 2015, ses 20 ans. Vingt hivers pendant lesquels skieurs et snowboarders du monde entier sont venus chercher cette sensation qui les fait vibrer : l'adrénaline. Mais au-delà de l'adrénaline, la face du Bec des Rosses procure une palette de sensations aussi variées qu'une carrière de sportif de haut niveau. C'est une descente qui éveille tous les sens : de la peur à l'excitation, en passant par le doute et l'envie, la technique et la finesse, l'anticipation et la satisfaction.
L'Xtrem de Verbier n'est pas une compétition de freeride lambda, elle relève aujourd'hui du mythe. A son commencement, seuls les snowboarders y étaient conviés. Depuis 10 ans, les skieurs sont entrés dans la danse. Les meilleurs mondiaux sont invités à se défier sur cette finale de haut vol qui sacre les champions du monde de la discipline, en ski et en snow, à l'issue des cinq étapes du Freeride World Tour. Pour Nicolas Hale-Woods, organisateur de l'événement, pas question d'envisager une finale ailleurs qu'à Verbier. "Cette face est devenue incontournable, admet-il. Tout d'abord, le calendrier joue en sa faveur. Fin mars, début avril est la meilleure période pour skier le Bec des Rosses. Ensuite, il y a ce balcon naturel incroyable pour les spectateurs. Les gens peuvent arriver à pied ou en ski. La piste longe la face et permet de voir les riders descendre. Et puis, avant tout, il y a cette face : Le Bec des Rosses. Elle est longue (500 m de dénivelé), large et c'est la plus engagée du circuit. Il y a un vrai suspense. Les chutes sont longues, spectaculaires et rarement très graves. L'homme est attiré par ça. Depuis 20 ans que je tourne dans le monde, je n'ai pas encore trouvé de face comme celle-ci."

Si cette face fait le bonheur des freudiens, elle attire aussi quelques vedettes venues d'autres disciplines comme le skicross ou le ski alpin. Ainsi, l'ex superstar helvète Didier Cuche et la téméraire Américaine Julia Mancuso, ont déjà posé leurs spatules sur le blanc manteau du Bec des Rosses. "Je dois avouer que de me retrouver au sommet de cette face a été l'expérience la plus intimidante de ma vie de skieuse, avouait la quadruple médaillée olympique à Peter Charaf, réalisateur du film "Bec des Rosses, Montagne de légende". Je n'ai jamais senti autant d'adrénaline.
En 20 ans, le monde de la glisse a évolué. Des victoires indélébiles, des chutes légendaires, des sourires et des tensions ont fait naitre et vivre ce mythe du Bec des Rosses.
Des choses ont changé, d'autres sont restées figées. Et parmi elles, l'irrésistible appel de la glisse n'a pas pris une ride.

> Plus d'infos sur l'étape du Freeride World Tour à Verbier

+ d'infos sur le film "Le Bec des Rosses, Montagne de légende" : www.lebecdesrosses-lefilm.com


"C'est plus difficile que d'être au départ des JO" - Xavier De Le Rue

"Elle est horrible cette face, n'importe où d'où tu la vois depuis Verbier, elle à l'air folle. Chaque année, je me dis : "On descend là ? Ce n'est pas possible !". Une fois dedans, ça va mieux. Cette face est géniale car elle offre un tas de possibilités. Tous les riders peuvent s'y exprimer. Il y a une vraie recherche de ligne à faire. Quand tu rentres dans la face, tu n'est pas là pour faire plaisir aux juges, tu pars en voyage. C'est particulier, hyper difficile. Plus difficile que d'être au départ des Jeux Olympiques. Tu as les hélicoptères au-dessus de ta tête et tu entends le public en bas. Tu dois te mettre en "mode compète" mais tu sais que si tu tombes, tu as de grandes chances de ne pas rentrer chez toi le soir. Il faut trouver le bon équilibre pour garder une part de lucidité alors que l'adrénaline de la compétition est très forte. La première partie est très raide. Je ride avec énormément de marge. Je ne vais pas vite car il y a de nombreux éléments (les changements de neige, les cailloux, la pente) qui font que c'est super dangereux. Il y a tellement de trucs à penser que j'en oublie la technique. Il y a un seul endroit où je pense technique : sur les sauts énormes, j'essaie d'être dans une position attaquante. Puis la pente s'atténue et je commence à me lâcher. Quand tu passes la ligne d'arrivée, quoi qu'il te soit arrivé, tu es juste content. Pour moi, s'il y a une compète à gagner plus que toutes, c'est celle-là. C'est celle que je préfère, celle qui a le plus de valeur".